Tomber dans les bras de la pluie

Alyssa Milano

Je me suis réveillée avec la migraine, un peu trop tôt, pour raison professionnelle. Le réveil intempestif à 7h45, pas le mal de tête carabiné. Sous la douche j'ai sentie que je virevoltais dans un autre monde. Le gel douche à la cerise finit de m'achever dans un haut le coeur peu glorieux.

Il m'embrassa tendrement car j'ai daigné prendre mon Doliprane effervescent. Je suis contre les médicament, surtout contre ceux qui donnent encore plus mal au coeur. Il m'apprend que la motion de Ségolène a remporté la majorité des voix des partisans, pouffe de rire, met en cause le pouvoir de la communication. Je n'aurais jamais cru qu'une Ségolène déguisée en Chantal Goya faisant son one man show, ça pouvait fonctionner. Comme quoi. Il a raison. Les partisans n'habitent pas tous Paris centre. Du coup, Bertrand, que je voyais bien l'emporter, n'a plus qu'à digérer sa défaite.

On a pris le métro et le ballotement de l'engin sur les rails a mis mon genou en pièce. La migraine, le genou déboité, le coeur ballant, je voulais pleurer dans ses bras, mais je n'ai pas pu. A la sortie du métro, j'ai allumé difficilement ma cigarette, mais sous la bruine de novembre, elle n'avait qu'un goût amer sur ma langue malade. Je prends un café en arrivant et envoie un mail ou deux, prend trois gorgées de café, apprend que Berlusconi a osé dire d'Obama qu'il était "jeune, beau et bronzé". OMG, comment est-ce possible. Mon collègue regarde les photos du spectacle réunissant hier soir à Los Angeles Madonna, Britney Spears et Justin Timberlake, avec sur le background de la scène des photos de la victoire d'Obama. Non mais c'est moi ou on ne reconnait presque pas Britney?